4.Les impacts indirects du changement climatique sur la santé

Une modification des températures entraîne un ensemble de réactions en cascade, de l’implantation de nouvelles espèces à un changement de comportement, en passant par une modification des milieux pouvant conduire à des nuisances pour l’homme. L’augmentation des températures favorise par exemple le développement de bactéries, d’algues responsables d’intoxications ou d’espèces vectrices de maladies. Cette augmentation aura également pour effet un usage plus intensif des climatiseurs provoquant un risque accru de développement de maladies infectieuses comme la légionellose. Des conditions météorologiques et climatiques particulières peuvent aussi renforcer les concentrations de polluants dans l’air ou dégrader la qualité des eaux de baignade.

4.27. Maladies vectorielles : cohabitations nouvelles ou renforcées

Les maladies infectieuses qui se transmettent par le biais de vecteurs font l’objet d’une attention toute particulière en santé environnementale. Jusqu’à présent, la recrudescence et l’expansion de certaines maladies étaient imputées aux transports mondiaux plus rapides et plus nombreux. Mais récemment, les scientifiques ont fait cas d’une influence du changement climatique sur ces vecteurs de maladies, par la hausse des températures qui favorise leur développement, l’extension de leurs aires de distribution et l’accélération du développement des agents pathogènes.

Il est à noter que le climat joue un rôle en toile de fond car ses impacts indirects sont difficiles à détecter et les maladies sont liées à un ensemble de facteurs environnementaux et socio-économiques : urbanisation, modification des paysages, changement d’usage des sols ou encore augmentation des flux de personnes et de marchandises, contribuent également à l’augmentation du risque vectoriel. Ces interactions sont complexes et nous invitent à réfléchir sur les rapports que nous entretenons avec notre environnement.

4.1.1. Tiques et maladie de Lyme

Les tiques sont des acariens qui se nourrissent exclusivement de sang. Elles peuvent vivre jusqu’à trois ou quatre ans contrairement aux moustiques dont la vie dure classiquement de trois à quatre semaines. Lors des repas de sang, la tique peut transmettre des agents pathogènes (virus, bactéries et parasites).

En Europe, l’espèce qui pose le plus de problèmes de santé publique est Ixodes ricinus, une tique qui mord aussi bien les êtres humains que les animaux domestiques ou sauvages. Ixodes ricinus peut transmettre en particulier la bactérie responsable de la maladie de Lyme ou borréliose de Lyme pouvant provoquer des symptômes invalidants (douleurs articulaires durables, paralysie partielle des membres…) et le virus de l’encéphalite à tique. Cette tique est cependant assez mal adaptée au climat méditerranéen. Toutefois, elle peut être fréquemment rencontrée en zones montagneuses du sud de la France (Corse, Pyrénées et Alpes du Sud).

Outre Ixodes ricinus, une autre tique en provenance du sud se nourrissant aussi du sang des êtres humains, des animaux domestiques ou sauvages, vient de s’installer récemment en Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur et dans le sud d’Auvergne-Rhône-Alpes. Cette tique, Hyalomma marginatum, peut transmettre à l’homme un autre agent pathogène, le virus de la fièvre hémorragique de Crimée Congo, maladie pouvant entraîner rapidement la mort si le malade n’est pas soigné.

Le projet CLIMATICK s’intéresse à la présence et l’activité de ces deux tiques Ixodes ricinus et Hyalomma marginatum. Il est centré sur l’effet de la météorologie et du climat, la présence et la dynamique saisonnière de ces tiques ; son objectif premier est de réaliser des cartes de risques. Ces deux tiques se distinguent en effet par des préférences différentes de température et d’humidité : Ixodes ricinus est particulièrement sensible à la sécheresse et Hyalomma marginatum à l’humidité et au froid (figure 10).

Il est également important de prendre en compte l’effet du changement climatique qui peut intervenir à deux niveaux :

- les limites des zones climatiques favorables à l’une ou l’autre espèce de tiques : le climat méditerranéen franc est favorable à Hyalomma marginatum et les autres climats sont globalement favorables à Ixodes ricinus ;

- le rythme de développement saisonnier des deux espèces entraîné par de nouvelles séquences
météorologiques.

Figure 10. Carte climatique du sud-est de la France avec les zones préférentielles des tiques Ixodes ricinus et Hyalomma marginatum (source : CLIMATICK, 2019)

4.1.2. Le cas du vecteur moustique tigre

Originaire des forêts tropicales d’Asie du sud-est, Aedes albopictus (moustique tigre) est un moustique vecteur des virus du chikungunya et de la dengue. Il a su s’adapter au milieu urbain en colonisant une multitude de récipients et d’éléments d’origine anthropique retenant ou stockant l’eau (fût, bidon, regard, avaloir pluvial, chambre de tirage, etc.). Le commerce international, et principalement le commerce de pneus, lui a permis d’être exporté sur les cinq continents en quelques dizaines d’années. La résistance de ses œufs à la dessiccation et aux faibles températures (hivernation) lui ont permis de se développer en climat tempéré.

Bien que les changements climatiques ne soient pas la cause première de son expansion, le réchauffement global pourrait, à terme, faciliter son expansion latitudinale, accélérer son cycle de développement et augmenter sa période d’activité au cours de l’année. Détectée en Italie dans les années 90, l’espèce est surveillée en France métropolitaine depuis les années 2000. Depuis sa première détection à Menton (06) en 2004, l’espèce a colonisé 51 départements à la faveur des moyens de transports terrestres. À l’exception des zones montagneuses, la région Provence-Alpes-Côte d’Azur est entièrement colonisée par l’espèce où celle-ci est active du mois de mai au mois d’octobre (figure 11). Elle se développe quasi exclusivement en milieu urbain au plus près de l’homme qui lui fournit l’eau nécessaire au développement larvaire et le sang nécessaire au développement des œufs. Cette proximité et son agressivité favorisent les nuisances et le contact homme-vecteur. Ainsi, un dispositif national a été mis en place en France métropolitaine : le plan anti-dissémination de la dengue et du chikungunya, décliné au niveau départemental. Celui-ci permet notamment la mise en œuvre de traitements antivectoriels (adulticides) suite au signalement de cas importés ou autochtones. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, ces traitements insecticides sont réalisés par un opérateur public : l’Entente interdépartementale pour la démoustication du littoral méditerranéen (EID Méditerranée). Il est important de souligner qu’en matière de lutte contre les moustiques, le recours aux adulticides doit être très limité et, idéalement, réservé aux situations d’urgences sanitaires afin d’éviter l’apparition de phénomènes de résistance.

Depuis 2006 dans la région, 9 foyers ou épisodes de transmission autochtones sont survenus : 7 de dengue et 2 de chikungunya. En 2019, pour la première fois en France, un foyer du virus tropical Zika a été confirmé par les autorités sanitaires, avec 3 cas autochtones identifiés à Hyères dans le Var à l’automne, portant ainsi à 10 le nombre d’épisodes de transmission régionaux depuis 13 ans. Le dispositif national a toutefois permis de contenir ces foyers en limitant le nombre de cas - tous virus confondus - avec un maximum de 11 au Cannet-des-Maures (83) en 2017.

Figure 11. Carte de la colonisation par Aedes albopictus en Provence-Alpes-Côte d’Azur (source : EID Méditerranée, 2019)

D’autres maladies liées aux moustiques sont aujourd’hui également en plein développement. C’est le cas du West-Nile transmis par un autre type de moustique, le Culex pipiens.

Le nombre de cas de ces maladies transmises par les moustiques, appelées arboviroses, augmente d’année en année avec des épisodes où le nombre de cas humains détectés est de plus en plus important au fil du temps, mobilisant des moyens conséquents en matière de surveillance épidémiologique, entomologique et de lutte.

4.71. Polluants chimiques de l’air et santé respiratoire : perspectives dans le contexte du changement climatique

La pollution de l’air est un enjeu majeur de santé publique. Selon l’OMS en 2016, il s’agit du principal risque environnemental pour la santé à l’origine, chaque année, de 6,5 millions de décès prématurés (dont 3 millions liés à la seule pollution de l’air extérieur). Dans les pays développés, dont la France, la qualité de l’air s’améliore lentement mais régulièrement. Les taux ne respectent cependant pas encore les recommandations de l’OMS pour la protection de la santé, plus strictes que les recommandations nationales. En France, Santé Publique France estimait en 2016 que la pollution par les particules fines émises par les activités humaines était à l’origine, globalement, d’au moins 48 000 décès prématurés par an.

La région Provence-Alpes-Côte d'Azur est classée entre le 1er et le 3ème rang des émissions nationales de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre.

4.2.1. Polluants de l’air

Les principaux polluants de l’air extérieur sur le territoire sont les particules ou poussières en suspension (PM) de différentes tailles (PM10 au diamètre inférieur à 10 microns, PM2,5 au diamètre inférieur à 2,5 microns et PM1 au diamètre inférieur à 1 micron), les oxydes d’azote (NOx) et l’ozone (O3).

Autrefois d’origine principalement industrielle (poussières, oxydes de soufre), la pollution de l’air est aujourd’hui dominée par les émissions des installations de chauffage et les systèmes d’échappements des véhicules (photo 3).

Les principaux polluants sont à ce jour :

- l’ozone (O3), qui est un polluant secondaire photochimique, c’est-à-dire qu’il n’est pas directement généré par les activités humaines, mais résulte de la transformation chimique de l’oxygène dans la basse atmosphère, au contact de polluants primaires précurseurs d’oxydes d’azote NOx et de composés organiques volatiles ou COV (notamment libérés lors de l’évaporation des carburants), et sous l’effet des rayonnements solaires ultra-violets et d’une température élevée, donc principalement en été ;
- les oxydes d’azote NOx (i.e. monoxyde d’azote NO et dioxyde d’azote NO2), dont la principale source est le trafic routier. Ces composés se forment par oxydation de l’azote atmosphérique (N2) lors de la combustion (essentiellement à haute température) de carburants et de combustibles fossiles. Les taux des NOx sont ainsi plus élevés en hiver à cause des installations de chauffage et le long des axes routiers, les véhicules diesel rejetant davantage de NOx que les véhicules essence ;
- les PM (pour Particulate matter en anglais, des particules fines de tailles différentes) proviennent en majorité de la combustion incomplète de différents matériaux (bois, charbon, pétrole), du transport routier (imbrûlés à l’échappement, usure des pièces mécaniques par frottement, pneumatiques), d’activités industrielles très diverses (sidérurgie, incinération, chaufferie) et du brûlage de la biomasse (incendie, déchets verts).

Ainsi, le chauffage résidentiel et le tertiaire (services dont commerces) représentent la source principale des particules fines PM10 et des plus fines PM2,5, devant les transports dont la part diminue. Les particules ultrafines PM1 issues d’une combustion incomplète des combustibles carbonés, sont principalement émises par le brûlage de biomasse ou la combustion de carburants fossiles (charbon, fuel…). Les pics de pollution primaire peuvent être engendrés par accumulation locale (conditions anticycloniques) ou transport de polluants sur de longues distances.

En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, une diminution des concentrations des polluants NOx, PM10 et PM2,5 est observée depuis une vingtaine d’années, mais celle de l’ozone reste relativement stable, touchant chroniquement tout le territoire. Les enjeux sanitaires et environnementaux de la qualité de l’air sont majeurs, d’autant plus que l’ozone est un GES contribuant au réchauffement de l’atmosphère. Dans notre région, les zones les plus concernées par la pollution à l’ozone sont : le pourtour de l’étang de Berre, le bassin d’Aix-en-Provence, le nord-ouest varois, l’est du Lubéron et le sud-ouest des Alpes-de-Haute-Provence, où se forme la majorité de l’ozone localement, sous les vents des centres d’émissions de polluants de Marseille et de la zone industrielle de Fos-Berre. La région est ainsi à la fois une des régions les plus émettrices de France de précurseurs (oxydes d’azote et composés organiques volatils non méthaniques) de par ses émissions industrielles et la région la plus ensoleillée en France métropolitaine. Elle est donc particulièrement soumise à cette pollution. Ainsi, 57 % de la population de la région habite dans une zone qui a dépassé la valeur cible européenne pour la protection de la santé entre 2015 et 2017.

Photo 3. Un ferry au départ du port de Toulon (83)

4.2.2. Impacts des polluants de l’air

Plus les particules sont fines (taille liée à la granulométrie, figure 12), plus elles pénètrent en profondeur dans les poumons. Les PM10 pénètrent ainsi dans les bronches, là où les PM2,5 peuvent pénétrer dans les alvéoles pulmonaires et les PM1 passer la barrière alvéolo-capillaire. Les particules dans leur ensemble peuvent être à l’origine d’inflammations, d’altérations de la fonction respiratoire dans son ensemble et de l’aggravation de l’état de santé des personnes atteintes de maladies cardiaques et pulmonaires. Selon l’OMS, « même à faible concentration, la pollution aux petites particules a une incidence sanitaire ; en effet, on n’a identifié aucun seuil au-dessous duquel elle n’affecte en rien la santé. »

Sur le court terme, les polluants atmosphériques décrits ont des effets de nature respiratoire : symptômes irritatifs, genèse et exacerbation d’asthme, de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO, autrefois dénommée emphysème) et de fibrose pulmonaire idiopathique (épaississement des parois des alvéoles pulmonaires, entravant le transfert de l’oxygène vers le sang et pouvant donc conduire, comme la BPCO, à une insuffisance respiratoire chronique), mais aussi de nature cardio-vasculaire (troubles du rythme, infarctus), notamment chez le sujet âgé. Les nourrissons et les jeunes enfants représentent une population sensible à risque accru de symptômes ORL (oto-rhino-laryngologiques) et bronchiques du fait que leur système respiratoire est en développement et que leur rythme respiratoire est plus élevé que celui de l’adulte. La surmortalité suivant un pic de pollution est encore observée chez des patients souffrant de maladie cardio-vasculaire ou respiratoire chronique, mais n’a plus l’ampleur des années d’après-guerre. Le Haut Conseil de santé publique recommande une adéquation des activités physiques en fonction des concentrations de polluants (seuil ou alerte) avec des activités sportives modérées ou en intérieur à privilégier, ou encore à éviter ou reporter lors de pics de pollution. Même quand les seuils sont respectés, des effets sanitaires peuvent survenir chez les personnes les plus vulnérables. Chez une personne atteinte de BPCO, la marche dans une zone polluée fait perdre le bénéfice ventilatoire de l’exercice.

Sur le long terme, le niveau moyen annuel de pollution de l’air, notamment particulaire, a un impact plus important que celui des pics de pollution car les effets chroniques expliquent, par exemple, 90 % de la morbidité et mortalité observées en 2016. En France, cette pollution atmosphérique réduirait l’espérance de vie de l’ordre de 6 à 15 mois selon les études et les zones géographiques considérées.

Des études épidémiologiques récentes ont également décrit de nouveaux effets sanitaires sur la croissance, la reproduction, le risque de formation de caillots dans les vaisseaux sanguins (phlébite pour les veines, embolie pulmonaire pour les artères pulmonaires) ou encore des effets diabétiques. Enfin, 15 % des nouveaux cas d’asthme chez l’enfant et de cancer bronchique chez l’adulte, et 20 à 30 % des cas de BPCO seraient liés à la pollution atmosphérique. A l’inverse, l’effet bénéfique de la réduction de la pollution particulaire de fond sur la croissance pulmonaire d’adolescents, sur la mortalité respiratoire et l’espérance de vie en général, a été mise en évidence à travers différentes études.

Figure 12. Catégories de tailles de particules (source : AtmoSud, 2018)

4.2.3. Prospective en relation avec le changement climatique

La qualité de l’air peut être modifiée par des polluants qui peuvent être d’origine naturelle (e.g. éruptions volcaniques, brumes de sable, incendies de forêts) ou anthropique (e.g. industries, transports, agriculture, chauffage résidentiel). Une fois émises dans l’air, ces substances sont transportées sous l’effet des vents, des masses d’air, de la pluie, des gradients de température dans l’atmosphère. Elles pourront également subir des transformations par réactions chimiques, qui dépendent des conditions météorologiques (e.g. chaleur, lumière, humidité). Il en résulte l’apparition d’autres polluants, comme l’ozone, et un transfert des polluants pouvant aller jusqu’à des milliers de kilomètres depuis la source d’émissions. Ainsi, certains paramètres, comme les sources d’origine naturelle ou les conditions de diffusion, peuvent être affectés par le changement climatique.

Les évolutions à moyen et long terme de la pollution chimique vont reposer d’une part sur les modifications réglementaires portant sur les émissions de polluants, de plus en plus restrictives quels que soient les pays, et d’autre part, le changement climatique en lui-même. Ainsi, avec le réchauffement global, une augmentation locale des feux de forêts peut être responsable localement de plus de pollution atmosphérique. Les poussières en suspension en relation avec la désertification peuvent également être facteurs d’exacerbations d’asthme et de BPCO. Et enfin, une augmentation des taux de polluants lors des périodes de canicule, plus nombreuses à l’avenir, pourront s’accompagner d’une surmortalité respiratoire. En effet, un ensoleillement important avec une température supérieure à 30°C sont, avec un vent faible, les conditions météorologiques optimales pour la formation de l’ozone. Ainsi, pendant les canicules, des pics de pollution à l’ozone sont régulièrement enregistrés (figure 13).

Figure 13. Carte de l’ozone en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, le 29 juin 2019, en pleine canicule. Les procédures d’alerte de niveau 2 pour pollution à l’ozone (vigilance renforcée tout public - dispositif préfectoral) sont alors appliquées dans l’ensemble des départements de la région excepté pour les Hautes-Alpes (source : AtmoSud, 2019)

ZOOM 2. ClimAera

Le projet européen ClimAera (Changement climatique : améliorer la planification territoriale des institutions publiques pour l’adaptation au changement) en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes s’intègre dans le programme de coopération transfrontalière franco-italien Alcotra (2017-2020). Parmi les objectifs du projet, il s’agit de contribuer au changement des comportements pour améliorer la qualité de l’air tout en réduisant l’impact sur le changement climatique, mais également d’améliorer les connaissances liées aux impacts du changement climatique sur les émissions et la qualité de l’air.

Le changement climatique influence en effet les variables qui régissent la qualité de l’air, notamment via la recrudescence des phénomènes extrêmes susceptibles de générer un coût sanitaire ou non. Les émissions de GES et certains polluants atmosphériques dépendent des mêmes déterminants. Il est donc nécessaire de concilier les politiques environnementales Climat, Air, Energie et leur bonne intégration dans la société.

Plus d’informations sur www.climaera.eu/fr/.

4.119. Polluants biologiques de l’air

4.3.1. Moisissures intérieures et extérieures

Les spores fongiques transportées par le vent sont 10 à 100 fois plus abondantes que les grains des pollens et constituent la part majoritaire des bioaérosols présents aussi bien dans l’air extérieur que dans l’air intérieur. Elles n’affectent pas la santé de l’ensemble, ni même de la majorité de la population : c’est seulement lorsque leur concentration atteint un niveau anormalement élevé et/ou chez des patients souffrant de problèmes respiratoires ou de déficiences du système immunitaire qu’apparaissent symptômes et maladies.

À l’intérieur des locaux, les espèces prédominantes sont Aspergillus et Penicillium tandis que dans l’air extérieur, il s’agit d’Alternaria et de Cladosporium. L’élévation de la température liée au réchauffement global pourrait favoriser la prolifération des moisissures dans les logements et l’air extérieur, conditionnée par une augmentation du contenu de la vapeur d’eau dans l’atmosphère. En effet, d’après les lois de la physique, l’augmentation des températures s’accompagne d’une augmentation de la vapeur d’eau dans l’atmosphère.

Pourtant, l’examen des données récoltées dans l’habitat suggère que l’impact direct du changement climatique sur la qualité de l’air intérieur ne sera pas significatif. Ce sont alors des facteurs liés à la qualité architecturale, aux matériaux utilisés, à la qualité de l’infrastructure et aux modes de vie qui joueront le premier rôle. Toutefois, et de façon quelque peu paradoxale, les mesures prises pour lutter contre le réchauffement global par la généralisation des bâtiments passifs pourraient s’avérer préjudiciables, si des précautions ne sont pas prises pour assurer l’entretien adéquat à long terme des mécanismes d’assistance à la ventilation.

Le changement climatique global ne devrait également avoir qu’un impact direct assez limité sur les taux de spores fongiques dans l’air atmosphérique : s’il majore les risques à un endroit donné ou pour une espèce donnée, il peut tout aussi bien les minorer ailleurs ou pour une autre espèce.

Les risques pour la santé associés au niveau d’exposition ne devraient donc pas s’accroître de façon trop préoccupante.

4.3.2. Espaces verts et risque pollinique en ville

Les végétaux font aujourd’hui partie des stratégies développées pour limiter la hausse des températures en ville dans le contexte du changement climatique, réduire les inondations et le lessivage des sols, mais aussi piéger les polluants de l’air et améliorer la santé comme le bien-être de la population. Leur intérêt est surtout bénéfique pour l’homme et, à un degré moindre, positif pour la séquestration du carbone. Mais la végétation en ville présente aussi des inconvénients, d’autant que ce sont souvent des espèces toxiques (telles que le laurier rose ou l’if commun) ou allergisantes qui ont été plantées au cours du siècle passé, dans les espaces privés comme dans les espaces publics. Ainsi, chaque année, le nez bouché, les éternuements, les yeux rouges ou irrités, ou dans les cas les plus graves, l’asthme, l’œdème et l’urticaire, sont bien souvent des symptômes de l’allergie au pollen. L’allergie aux pollens ou pollinose se traduit ainsi le plus souvent par une rhinite (nez qui coule, nez bouché, démangeaisons nasales, etc.), une conjonctivite (yeux rouges, démangeaisons, sensations de « sable dans les yeux »), dans 15 à 20 % des cas environ, par des signes bronchiques (toux, crise d’asthme). Dans le Midi méditerranéen, comme sur la majeure partie de la France, l’allergie aux pollens touche désormais au moins 25 % des enfants et 20 % des adultes, avec un quasi doublement de la prévalence au cours des 20 dernières années.

Cela en fait un enjeu majeur de santé publique qui, en interférence avec l’évolution du climat et celle d’autres paramètres environnementaux, rend absolument indispensable une réflexion sur la gestion de la végétation, tout spécialement en ville. En effet, on retrouve en ville de nombreuses espèces anémophiles - c’est-à-dire pollinisées par le vent - responsables d’allergies respiratoires ou oculaires. La figure 14 indique les espèces ne devant pas être plantées en zone urbaine selon l’expertise du Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) qui compare le potentiel allergisant pour différents végétaux.

Les espèces allergisantes sont à l’origine de fortes disséminations saisonnières de pollen, comme c’est le cas pour les cyprès en février et mars. Incriminé dans 56 % des cas, le pollen de cyprès représente aujourd’hui la première cause d’allergie respiratoire dans les villes du sud-est de la France, devant les acariens et le pollen de graminées. Les grains de pollen sont émis selon une chronologie particulière à chaque espèce, à la base de l’établissement des calendriers polliniques qui permettent au médecin, en fonction des déclarations du patient, de suspecter quel est le pollen ou les pollens à l’origine des symptômes (figure 15).

Figure 14. Espèces végétales (arbres, herbacées et graminées) identifiées avec un potentiel allergisant fort – les espèces au potentiel allergisant modéré et faible ne sont pas présentées ici (source : www.pollens.fr/le-reseau/les-pollens)
Figure 15. Le calendrier pollinique régional des cinq principales espèces allergisantes permet d’estimer l’évolution hebdomadaire du risque d’allergie (source : RNSA)

Selon l’espèce végétale et la période de l’année, l’allergie aux pollens sera donc relativement préoccupante et nous invite à repenser la gestion des espaces verts. Ceci s’avère d’autant plus nécessaire que le changement climatique lié à l’intensification de l’effet de serre se traduit d’ores et déjà, et se traduira sans doute de plus en plus, par une modification de la structure et de l’intensité de la pollinisation. Avec des différences non négligeables d’une espèce ou d’une famille botanique à l’autre, les principaux impacts portent sur un allongement de la durée de la saison pollinique (du fait de périodes chaudes plus longues) et par une augmentation des quantités de pollen produites (du fait de l’augmentation de la concentration de CO2 dans l’atmosphère).

En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’allongement de la durée de la saison pollinique reste peu marqué pour les cupressacées et l’olivier, mais il est net pour les graminées (+4,5 % par an depuis 1989 à Nice) et pour les urticacées, au point que certains évoquent la possibilité de voir l’allergie à la pariétaire devenir perannuelle, c’est-à-dire sévir toute l’année. En Europe, on estime qu’en moyenne, la floraison printanière des arbres a avancé de 4,5 jours en 10 ans.

Pour ce qui est de l’accroissement des concentrations de pollens dans l’air, indiscutable par exemple pour l’olivier à Nice (+2,4 % par an depuis 1990) et pour le cyprès, il n’est pas toujours facile de faire la part entre le changement climatique et les modifications de l’occupation du sol. Par ailleurs, pour certaines espèces végétales, telles que le bouleau et l’ambroisie, la teneur du grain de pollen en allergènes majeurs augmente sous l’effet d’une exposition à une atmosphère enrichie en CO2, augmentant ainsi leur allergénicité. Tous ces impacts vont s’accompagner d’une augmentation de la prévalence des rhinites allergiques polliniques.

4.3.3. Allergènes acariens et réchauffement global

L’augmentation des températures moyennes aurait comme conséquence une augmentation de la prolifération des moisissures atmosphériques extérieures et dans les logements. Les êtres vivants microscopiques que sont les acariens domestiques ont en effet un développement très dépendant des conditions climatiques dans les habitats. Il paraît donc légitime de s’interroger sur les relations possibles entre le réchauffement global avec, d’une part, l’évolution de la teneur des logements en acariens et allergènes acariens, et d’autre part, l’évolution de la sensibilisation allergique et de la prévalence des maladies allergiques respiratoires.

Les acariens interagissent avec l’organisme humain par l’intermédiaire d’allergènes. Le climat d’altitude est caractérisé à la fois par une température inférieure à celle enregistrée au niveau de la mer et, par voie de conséquence, un contenu en vapeur d’eau de l’air inférieur. Ainsi, une étude sud-africaine montre une relation inverse entre la latitude et la densité d’acariens dans la poussière de maison recueillie sur les matelas et sols de chambres à coucher, et une relation positive entre la température moyenne et cette même densité en acariens. À l’international, les villes où la température moyenne est la plus élevée sont celles où la densité des acariens et allergènes acariens dans la poussière de literie est la plus forte (Melbourne, Sydney, Singapour, Tokyo), alors que ces chiffres sont faibles sous des climats froids et secs (Helsinki, Wagga Wagga, Katowice, Briançon et Denver).

La présence d’acariens domestiques suscite des allergies chez l’être humain par le biais de la production d’allergènes, dont la quantité est directement corrélée à la densité d’acariens. Plutôt que de dénombrer le nombre d’acariens dans la literie, il est donc plus pertinent et plus pratique de doser les allergènes majeurs. La concentration d’allergènes acariens dans la literie est ainsi inversement associée à la latitude.

D’un point de vue clinique, une corrélation existe entre l’exposition aux allergènes acariens et d’une part, la sensibilisation allergique cutanée vis-à-vis de cet allergène (indiquée par la présence d’anticorps immunoglobuline E spécifiques sériques ou IgE), d’autre part, la prévalence d’asthme avec allergie aux allergènes acariens.

Compte-tenu de l’évolution future de la température et de l’hygrométrie, et connaissant les relations qui lient ces paramètres avec le risque de sensibilisation allergique et de développement des maladies allergiques respiratoires, il serait intéressant de modéliser cette tendance à l’échelle de la région.

4.159. Qualité des eaux de baignade

4.4.1. Eaux de baignades et changements climatiques : questionnement des équipements en zone côtière

Les littoraux sont soumis à plusieurs effets du changement climatique : une augmentation de température, une élévation du niveau de la mer et des événements climatiques extrêmes – sécheresses et pluies – susceptibles d’augmenter en fréquence et en intensité. Quid dans ce contexte de l’incidence sur la qualité des eaux de baignades de nos plages essentiellement urbaines en région Provence-Alpes-Côte d’Azur ?

L’augmentation du niveau de la mer est déjà effective avec en moyenne +1 cm tous les 10 ans ces 150 dernières années, avec une forte accélération enregistrée au cours de la dernière décennie, évolution observable notamment sur le marégraphe de Marseille. En parallèle, les phénomènes de type cévenol, ou épisodes méditerranéens, sont de plus en plus intenses.

Les premières conséquences de l’élévation du niveau des mers sont les entrées salines qui s’infiltrent dans les réseaux d’eaux usées avec les autres eaux parasites et qui, également, pénètrent par les déversoirs lors des coups de mer. Ces eaux salées conduisent à des vieillissements prématurés des organes métalliques. Elles peuvent également contribuer, suivant les concentrations atteintes, à des dysfonctionnements dans le traitement en station d’épuration.

À cela s’ajoutent, lors des phénomènes pluvieux intenses, un remplissage rapide des volumes de
stockage des ouvrages et la saturation des capacités de pompage ; s’en suivent des risques accrus de déversement et de débordement d’eaux contenant pour partie des eaux usées non traitées.

Ces deux phénomènes conjugués vont conduire potentiellement à une augmentation des rejets directs d’eaux usées mélangées ou non aux eaux pluviales, et donc potentiellement, à une augmentation des flux de bactéries dans les milieux récepteurs avec des incidences possibles sur la qualité des eaux de baignade.

Le réchauffement global conduit également à renforcer les extrêmes. Les périodes de sécheresse prononcées peuvent contribuer à augmenter le stock de pollution bactérienne qui se forme sur les surfaces urbaines, à partir par exemple des déjections animales de chiens, de chats, d’oiseaux, qui s’accumulent sur les sols, toitures, rues et routes, en attente d’être rincées par la prochaine pluie. La concentration des bactéries pouvant croître avec les hausses de température, des périodes de fortes chaleurs peuvent donc augmenter les risques de dégradation de la qualité des eaux de baignade.

Une fois dans le milieu marin, ces bactéries vont également plus facilement proliférer sous l’influence de températures plus élevées dans l’eau mais aussi dans les sables, entraînant l’augmentation des risques de contamination latents. Ainsi, les plages du littoral voient leurs jours de fermeture augmenter en période estivale avec interdiction de baignade lors du dépassement des seuils réglementaires de taux d’Escherichia coli et d’entérocoques intestinaux, des bactéries qui témoignent de déjections humaines ou animales. Ces contaminations sont en effet susceptibles de provoquer gastro-entérites, infections ORL et urinaires.

Le projet ContFecal, piloté par l’université de Montpellier, vise justement à apporter des réponses à l’origine de la contamination fécale humaine et animale (chiens, oiseaux) des bassins versants et du littoral, notamment sur les eaux de baignade et le sable de la plage du Prophète à Marseille. Le protocole d’analyse est mené en période normale et lors d’épisodes pluvieux.

4.4.2. Ostreopsis, une microalgue benthique qui prolifère en Méditerranée

Depuis une vingtaine d’années, les microalgues benthiques toxiques du genre Ostreopsis (Dinoflagellés), originaires des tropiques, prolifèrent en été dans différentes zones tempérées (bassin méditerranéen, Japon, Nouvelle-Zélande, Brésil). Il s’agit d’espèces introduites par le trafic maritime, dont le développement pourrait être favorisé par le réchauffement global et les activités anthropiques. Des études scientifiques mettent en avant le rôle important de la température de l’eau de mer sur l’intensité des efflorescences estivales qui semblent se produire lors des années les plus chaudes. L’implication du changement climatique dans l’extension de ce phénomène en zones tempérées a donc été suggérée, mais aucune preuve scientifique robuste n’a encore été établie.

Photo 4. Végétation marine recouverte par un biofilm d’Ostreopsis

En Méditerranée, Ostreopsis se développe en période de forte chaleur (juillet, parfois août) à très faible profondeur (0,5 m), principalement sur les zones rocheuses recouvertes de macroalgues. Des mortalités d’invertébrés marins (mollusques, oursins, crabes…) sont observées lors des efflorescences les plus importantes. Les microalgues peuvent se détacher du fond et se concentrent alors à la surface de l’eau (photo 4), ce qui représente le principal danger : en effet, en cas de vent provenant du large, les microalgues, leurs fragments ou leurs toxines peuvent être transportés par les aérosols, pouvant alors affecter, par simple contact ou inhalation, les personnes hors de l’eau (sur les plages, les routes ou dans les habitations). Les Dinoflagellés benthiques sont connus dans les zones tropicales pour être à l’origine d’intoxications alimentaires sévères, suite à la consommation de crabes ou de poissons. Aucune intoxication alimentaire liée à Ostreopsis n’a été recensée jusqu’à présent en zones tempérées.

En Méditerranée, les signes les plus fréquents associés à Ostreopsis sont des irritations cutanées ou oculaires, mais des symptômes de type grippal avec des difficultés respiratoires peuvent aussi apparaître. Ces 20 dernières années, trois évènements de symptômes collectifs, impliquant à chaque fois plus de 200 personnes, ont été observés en Italie, Espagne et Algérie. Ces évènements collectifs posent parfois des problèmes d’engorgement des services d’urgence avec le risque de prise en charge retardée de patients atteints d’autres pathologies. Une analyse sociologique exploratoire, réalisée en Provence-Alpes-Côte d’Azur en 2014, montre que le phénomène est aujourd’hui largement méconnu du grand public. Les acteurs sociaux interviewés, les usagers et les gestionnaires de plages ne font pas ou peu le lien entre Ostreopsis et les symptômes dont l’algue peut être à l’origine, quand bien même les ont-ils déjà ressentis.

Si la fermeture temporaire, au cœur de la haute saison touristique (août 2013), d’une des plages de Villefranche-sur-Mer (06) a marqué les mémoires des usagers locaux et des habitués, elle n’est cependant pas associée à l’efflorescence d’Ostreopsis pourtant à l’origine de l’arrêté municipal, mais à une pollution momentanée.

Un projet européen en cours (2018-2020) sur la qualité des littoraux (CoClime) devrait permettre de mieux comprendre l’impact économique d’Ostreopsis et de modéliser son développement, entre autres en Méditerranée et en Atlantique, en fonction des différents scénarios d’évolution du climat.

4.4.3. La dérive des gélatineux sur le littoral Provence-Alpes-Côte d’Azur

Les méduses, composées à 90 % d’eau, ont un taux d’ingestion, de croissance et de reproduction parmi les plus élevés du règne animal. Partie intégrante du plancton, les méduses et autres organismes gélatineux, même lorsqu’ils atteignent 2 m de diamètre, sont transportés par les courants. Cette capacité de nage limitée leur permettent toutefois de légèrement s’orienter dans les courants, voire même de réaliser des migrations journalières entre la surface des océans (ou des mers) et les profondeurs (entre 400 et 600 m), comme Pelagia noctiluca (méduse violette dite pélagique), là où d’autres doivent rester en surface la journée.

Plusieurs milliers d’espèces de gélatineux sont à ce jour recensées, mais la découverte d’espèces jusqu’ici inconnues se poursuit. En Méditerranée, des méduses, comme les Pelagia noctiluca, Aurelia aurita, Rhizostoma pulmo, Chrysaora hysoscella (toutes plus ou moins urticantes) ou des cténaires (Mnemiopsis leidyi, espèce introduite non urticante, photo 5) sont observées régulièrement, parfois en nombre très impressionnant. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, l’observation des méduses sur le littoral, notamment de Pelagia noctiluca (photo 6), l’espèce la plus présente en Méditerranée, a augmenté depuis les années 90. L’apparente augmentation de leur nombre, qui reste cependant à confirmer, serait liée à une combinaison de plusieurs facteurs favorisant leur prolifération : augmentation de la température de l’eau, force et direction des courants, ou encore surpêche de poissons prédateurs de méduses et autres espèces planctoniques (sardine, anchois, maquereau, dorade). Pour les méduses côtières, Aurelia aurita, l’augmentation générale des températures aurait ainsi tendance à favoriser cette prolifération en allongeant leur période de reproduction.

Présente toute l’année au large des côtes, Pelagia noctiluca arrive sur la Côte d’Azur portée par le courant Ligure depuis l’Italie. Cette espèce pélagique forme de larges bancs de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de spécimens, qui se déplacent au gré des courants et suivant la direction des vents, dont certains les rapprochent des côtes, pour finir par envahir certaines plages sur le littoral. Très urticantes, ces méduses peuvent amener les baigneurs à provisoirement et localement déserter les zones les plus touchées. Si les piqûres des filaments de ces méduses violettes peuvent infliger de vives brûlures ou des cloques sur la peau, elles sont rarement dangereuses. Selon l’Observatoire océanologique de Villefranche-sur-Mer, environ une personne sur 200 000 développerait cependant une hypersensibilité et une réaction allergique immédiate qui peut conduire à un choc anaphylactique.

Photo 5. Cténaire Mnemiopsis leidyi
Photo 6. Pelagia noctiluca
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