2.Suivre l’évolution de l’extension spatiale potentielle du manteau neigeux dans les Alpes du sud

Par N. MARTIN

Dans les Alpes-Maritimes, les postes de mesures de Météo-France enregistrent une hausse des températures minimales et maximales. Par exemple la station de Nice-aéroport a vu sa température minimale moyenne annuelle passer de 11,7°C pour la période 1961- 1990 à 12,4°C pour la période 1981- 2010 ; pour la température maximale moyenne annuelle dans cette même station, la hausse est de 0,6°C en 20 ans, de 19°C à 19,6°C.

Dans ce contexte climatique et alors qu’une partie de l’économie touristique du département repose sur la pratique des sports d’hiver, quelle sera l’évolution de l’enneigement dans l’extrême sud des Alpes françaises ? Grâce aux techniques de descente d’échelle et en émettant des hypothèses sur l’influence de la température de l’air sur la présence de neige au sol, des cartes représentant l’extension spatiale potentielle du manteau neigeux sont réalisables.

Évolution de la zone potentiellement recouverte par la neige (en blanc) pour les mois de février 1961-1990 à gauche, 2021-2050 au milieu (scénario A1B) et 2071-2100 (scénario A1B) obtenue par downscaling statistique des sorties de températures du modèle ALADIN-Climat.

Par exemple, les cartes ci-dessous illustrent la présence de neige au sol dès lors que la température moyenne journalière est inférieure à 0°C. L’extension spatiale du manteau neigeux est qualifiée de « potentielle », car aucune information relative à l’apport de neige, et donc aux précipitations, n’est prise en compte en raison d’une trop grande incertitude à cette échelle spatiale.

LA DESCENTE D’ÉCHELLE DES MODÈLES CLIMATIQUES

Un grand nombre de modèles climatiques fournissent à échelle planétaire, mais également à échelle plus régionale, des projections du climat en fonction de plusieurs scénarios d’évolution socioéconomiques et démographiques de nos sociétés. Toutefois la résolution spatiale de ces outils de modélisation, de l’ordre plurikilométrique dans les meilleurs cas, n’offre pas la possibilité d’étudier avec vraisemblance l’évolution de la neige en montagne.

Une nouvelle étape de modélisation, appelée « downscaling » statistique, est alors nécessaire : à partir des projections climatiques précédentes, et en s’appuyant sur la prégnance du cadre topographique et environnemental sur les températures minimales et maximales, la résolution spatiale de ces variables climatiques est améliorée pour atteindre la centaine de mètres. Cette résolution permet alors d’étudier finement l’évolution spatiale des températures au cours du XXIe siècle, puisque des facteurs tels que l’orientation ou encore la pente des versants sont pris en compte.

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