En 2016, le volume de bois exploité en région Provence-Alpes-Côte d’Azur est estimé à 825 000 m³, en nette hausse par rapport aux années précédentes (+14,5 % par rapport à 2015). La récolte de bois en provenance des Alpes du Sud (au sens « massif alpin », incluant les départements des Alpes-de-Haute-Provence, des Hautes-Alpes, la majeure partie du département des Alpes-Maritimes et les parties est du Vaucluse et nord du Var) est pour sa part estimée à près de 620 000 m³, représentant ainsi les trois quarts de la récolte régionale et se répartissant comme suit : 21 % destinés au bois d’œuvre, 33 % à la trituration et 46 % au bois énergie. En 2016, le volume de sciages reste quant à lui à un niveau très bas, s’inscrivant dans une décennie de baisse continue. Les 39 scieries régionales ont produit quelque 36 500 m³ de sciages, issus en quasi-totalité de conifères (sapin, épicéa, pin sylvestre, mélèze, pin noir). La concentration de l’activité de sciage dans les départements alpins des Hautes-Alpes et des Alpes-Maritimes reste une constante avec 73 % des sciages produits.
Évolution des volumes de bois exploités :
Hautes-Alpes : 39 780 m3 en 2011, 134 990 m3 en 2016
Alpes-de-Haute-Provence : 219 850 m3 en 2011, 259 200 m3 en 2016
Alpes-Maritimes : 33 540 m3 en 2011, 72 230 m3 en 2016
(source : Observatoire régional de la forêt méditerranéenne)
Ces quelques chiffres illustrent l’importance des forêts des Alpes du Sud pour la filière bois régionale (Photo 9). Si différentes menaces pèsent sur ces forêts de montagne du fait, notamment, des évolutions climatiques et si la valorisation des bois régionaux reste encore à ce jour relativement faible, différentes politiques et démarches en cours de développement aux niveaux national, régional et local sont porteuses d’avenir pour la filière bois des Alpes du Sud et, plus généralement, de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur. De nouvelles gestions forestières sont tout d’abord envisageables pour améliorer les peuplements, en assurer le renouvellement ou encore favoriser des essences plus adaptées (§6.2).
Les efforts consentis par les acteurs de la filière, les territoires forestiers et les pouvoirs publics pour mobiliser davantage la ressource en bois, tout en restant dans le cadre d’une gestion durable des forêts et en promouvant le tri des bois et la hiérarchisation des usages du bois, favorisent le développement de nouveaux marchés, notamment pour le bois d’œuvre. La démarche de certification « Bois des Alpes » visant à fédérer les acteurs à l’échelle du massif alpin constitue, quant à elle, une réelle opportunité pour une meilleure valorisation des bois en circuits courts. Enfin, la création récente d’une interprofession régionale forêt-bois poursuivant l’objectif de contribuer au développement économique régional par la création et le soutien d’emplois et d’entreprises devrait insuffler une nouvelle dynamique à la filière régionale.
« À la limite inférieure de l’aire des espèces en souffrance, il faut envisager leur remplacement et favoriser les espèces les plus méditerranéennes dans la régénération naturelle. En complément de cette dernière, semer ou planter des espèces plus résistantes à la sécheresse serait un début. La liste des candidats est variée : cèdre, cormier, érable de Montpellier, aulne de Corse en altitude, chêne vert, pin d’Alep… Privilégier les peuplements mélangés et de structures diversifiées évitera de tout perdre en cas de grave crise climatique ou sanitaire »
Citation de Michel Vennetier, Irstea
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