L’économie circulaire se présente comme un système économique résilient au modèle actuel de production et d’usage, dit « linéaire », qui, dans le cycle de vie d’un bien ou service, de l’extraction des matières premières à son élimination, engendre des nuisances et des résidus non valorisables. La circularité apporte de nouveaux bénéfices socio-économiques à chaque phase du cycle de production par la réduction du gaspillage de ressources et des incidences socio-environnementales. Cela se traduit concrètement par un approvisionnement responsable, une réutilisation des déchets et ressources énergétiques fatales, une extension de la durée de vie et un usage partagé et renouvelé. L’ensemble du processus de conception-production-usage-élimination intègre le triptyque sobriété-efficacité-valorisation. Cela implique de positionner la conception du produit dans une stratégie de service et non de propriété, et ouvre un champ nouveau d’innovation à toute échelle.
Les Alpes du Sud accueillent une activité économique plurielle rythmée par une forte saisonnalité. Cela implique une variation de flux complexes à gérer : déchets, énergies, eau, ressources humaines, foncier-bâti… Les territoires ruraux de montagne sont riches de ressources naturelles, de savoir-faire et d’un tissu d’acteurs dynamiques qui, dans un processus de synergie circulaire, représentent un fort potentiel de valorisation socio-économique de gisements considérés jusque-là comme de la perte sèche. Une fois pleinement mobilisée, cette valorisation limitera l’empreinte et la vulnérabilité des territoires. Cela passe à la fois par le développement de l’économie de la fonctionnalité et de l’écologie industrielle et territoriale. La solidarité montagnarde et rurale a déjà permis d’intégrer partiellement ces notions au travers de coopératives agricoles ou encore dans une gestion exemplaire des déchets à l’image des territoires zéro déchet de Serre-Ponçon et du Briançonnais.
Engager les Alpes du Sud dans un modèle territorial circulaire peut se traduire par les actions suivantes :
Les champs d’application ne sont limités que par la quantité de flux disponibles et la créativité des acteurs à les valoriser, inventivité qu’il sera nécessaire de stimuler dans une approche faisant appel à l’intelligence collective. Le chemin est d’ores et déjà engagé par l’intermédiaire de nombreuses initiatives individuelles, publiques et privées (Photo 18) qu’il reste à consolider de manière stratégique, coordonnée et hautement ambitieuse. Renforcer l’intensité d’usage des matières premières dans une boucle itérative à forte valeur ajoutée contribuera à la résilience climatique des territoires de montagne et la consolidation de leur viabilité socio-économique.
« S’engager sur une stratégie de transition est essentielle car porteuse de nombreuses retombées positives sécurisant la capacité d’habiter le territoire »
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