3.L’eau virtuelle, un moyen d’évaluer l’impact des activités humaines sur la ressource en eau

La notion d’eau virtuelle est un nouveau concept qui établit un lien entre la production agricole et industrielle et l’utilisation des ressources en eau, directe et indirecte. Découlant directement de cette notion, la définition de l’empreinte eau permet de comptabiliser l’utilisation de la ressource en eau, directe et indirecte, associée aux activités humaines, de l’échelle individuelle à l’échelle globale. C’est une notion très concrète, qui offre un cadre rigoureux d’évaluation de l’impact des activités humaines sur la ressource en eau.

Ainsi, par exemple, on montre qu’il faut en moyenne 8000 litres d’eau pour fabriquer un jean. Ce chiffre comptabilise la consommation d’eau totale, incluant la production du coton, son transport sur le site de production et le processus industriel de fabrication. Dans le domaine agroalimentaire, l’empreinte eau la plus élevée est celle de la viande de boeuf, avec une moyenne de 3000 litres nécessaires pour produire un steak de 200 g. Néanmoins, il est évident que les impacts environnementaux de l’utilisation de la ressource en eau sont très dépendants de modes de production, qui vont de l’agriculture locale basée sur des cultures pluviales, à la production industrielle qui repose sur une agriculture intensive et irriguée. Pour permettre une analyse de ces impacts environnementaux potentiels, plusieurs catégories d’eau virtuelle sont définies. L’eau verte comptabilise l’eau de pluie consommée localement par la production agricole, et l’eau bleue celle qui est prélevée dans l’environnement (eau de surface ou souterraine) pour être acheminée sur le lieu de production. Une troisième catégorie, l’eau grise, vise à estimer l’impact des activités humaines en termes de pollution. Elle est définie comme la quantité d’eau nécessaire pour diluer une pollution jusqu’à revenir à des concentrations acceptables. Cette dernière, qui repose sur la caractérisation d’une pollution, est moins facile à utiliser.

À l’échelle globale, l’empreinte eau a été estimée à 9 087 109 m3/an (1996-2005), dont 92 % sont liés au secteur agricole. Cela représente une moyenne d’environ 1400 m3/habitant/an, avec évidemment de grandes disparités en fonction des régions du globe. Est-ce que l’empreinte eau est plus importante dans les régions où la ressource est la plus abondante ? Pas forcément malheureusement, et il arrive même que les choix économiques de certains pays les conduisent à exporter de l’eau virtuelle alors même que les productions concernées reposent sur une ressource insuffisante, ce qui conduit à l’appauvrissement progressif des aquifères. Encore insuffisamment utilisée, la notion d’empreinte eau est un outil particulièrement intéressant pour contribuer à évaluer la durabilité environnementale et économique des activités humaines.

Pour en savoir plus et calculer votre empreinte eau : http://waterfootprint.org/

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