3.Les évolutions structurelles et fonctionnelles en faveur de l’adaptation et de l’atténuation

Comme souligné dans le chapitre précédent, les pistes en faveur de l’adaptation au changement climatique et de
l’atténuation des émissions de gaz à effet de serre nécessitent des actions individuelles et collectives de l’échelle
régionale à territoriale. Les acteurs locaux ont le pouvoir de changer la donne, mais, pour engager les transitions et
orienter les politiques de développement territorial, des évolutions structurelles et fonctionnelles sont nécessaires.
Face au défi climatique, les élus, l’État, la Région, les collectivités, les gestionnaires, les acteurs économiques…
doivent notamment adopter de nouvelles pratiques, parfois déconcertantes dans la mesure elles peuvent s’éloigner
des usages actuels et passés, mais toutes constructives et positives, pour sécuriser l’alimentation et les ressources
en eau, préserver les écosystèmes naturels, protéger la santé des humains, réduire les émissions de GES, sortir
des énergies fossiles, éviter les boucles rétroactives positives13… La priorité est d’offrir les meilleures conditions
de vie aux habitants dans un contexte climatique plus contraint. Tout doit concourir vers des aménagements, une
planification territoriale, des politiques et des stratégies de développement durable en phase avec les besoins des
acteurs régionaux et les ressources locales qui sont limitées, en prenant en compte le contexte économique et
social. Éviter les pertes irréversibles et atteindre un équilibre dans les modes de production et de consommation
afin de ne pas hypothéquer l’avenir des habitants et de leurs descendants, mais aussi d’agir solidairement avec
tous les territoires en France et à l’international, sont des objectifs ambitieux, mais réalistes, si la volonté politique,
économique et sociale est réelle.

Les pratiques agricoles à privilégier

L’agriculture joue un rôle fondamental en ProvenceAlpes-Côte d’Azur qui est la première région française
productrice de laitues, pommes, poires, riz, raisin de
table, courgettes, olives, cerises… Sa variété représente l’une de nos richesses locales. Les revenus
agricoles s’élevaient à près de 3,4 milliards d’euros
en 2018 (dont plus de 95 % proviennent des productions végétales : vin notamment). Selon la Chambre
d’agriculture régionale, « l'agriculture de la ProvenceAlpes-Côte d’Azur est atypique : 78 % des exploitations
ont une orientation exclusivement végétale (contre
42 % au plan national), 17 % une orientation exclusivement animale (35 % au plan national) et 5 % un
profil mixte culture-élevage (23 % au plan national) »,
et « plus d'une exploitation sur trois (40 %) est spécialisée en viticulture et l'élevage ovin représente 9 %
des exploitations » (à titre de comparaison, élevage bovin, 1,5 %). Même si la part de l’agriculture régionale
dans les émissions de gaz à effet de serre est faible
par rapport au transport, à l’industrie ou au résidentiel,
ses activités contribuent au changement climatique : en
2018, en Provence-Alpes-Côte d’Azur, 1,06 million de
tonnes CO2
-eq14 ont en effet été rejetés dans l’atmosphère (CIGALE, 2018). Cette contribution est renfor

cée par l’importation massive de produits agricoles et
alimentaires liée aux comportements et habitudes des
consommateurs. L’agriculture, comme tous les secteurs économiques, doit se mettre à l’heure des transitions. Les acteurs agricoles se mobilisent déjà pour
faire évoluer leurs pratiques (les surfaces en agriculture
biologique en témoignent), mais le respect des objectifs
de réduction des émissions de GES tout en améliorant
la qualité des productions, les valeurs gustatives, les
équilibres alimentaires, la préservation des systèmes
agricoles productifs et vivants, les conditions de travail
des exploitants et salariés, etc. nécessite la mise en
place de mesures ambitieuses et leur généralisation.

Réduire les émissions de GES tout en
améliorant la qualité des productions, les
valeurs gustatives, la préservation des
systèmes agricoles...

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