Les sciences humaines et sociales sont fondamentales pour mener une action collective ambitieuse à la hauteur des enjeux des changements climatiques et environnementaux en cours et à venir. Elles sont riches d’enseignements, à la fois pour comprendre des phénomènes globaux, mais également pour saisir des situations vécues, singulières. Elles nous permettent d’interroger l’histoire, de comparer des trajectoires territoriales à priori éloignées, de se doter d’outils analytiques et critiques pour penser le futur de nos sociétés.
Ces disciplines nous éclairent, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur, sur les questions qu’il est nécessaire de se poser lors de la construction de projets de territoire et l’élaboration de politiques publiques. Comment les changements climatiques sont-ils appréhendés localement ? Quelles sont les transformations sociales marquantes pour la région ? Comment co-construire, avec les citoyen.nes, un projet de territoire en phase avec les enjeux climatiques ?
Les apports des sciences humaines et sociales sont multiples et diverses pour une Région Sud qui l’est tout autant, entre villes littorales, communes de montagne ou zones agricoles. Les préoccupations économiques peuvent être liées à un important taux de chômage, à une reconversion économique accélérée, au maintien d’un tourisme balnéaire ou alpin. Des aléas ont déjà marqué certaines parties du territoire, comme des canicules ou des inondations. Cette diversité représente une grande richesse mais, pour en bénéficier au mieux, il faut la connaître et la comprendre.
Les sciences historiques permettent ainsi de saisir les racines des évolutions de nos sociétés : en comparant, avec précaution, différentes époques, on peut mieux comprendre les nôtres. Les sciences juridiques mettent en évidence les cadres normatifs et règlementaires de cette évolution. Une connaissance fine de la manière dont les individu.es se représentent le changement climatique et les transformations sociales qu’il provoque permet de mieux saisir leurs dynamiques d’action - ou d’inaction. Une approche à l’échelle de secteurs d’activité ou collectifs professionnelles, articulée à des analyses économiques, aide les collectivités territoriales à piloter et accompagner les changements à venir. Sans oublier que tout ceci ne pourra se faire sans offrir une large place aux citoyen.nes dans la préparation de leur avenir commun.
Ce cahier nous a permis d’illustrer les apports possibles des sciences humaines et sociales. Il illustre surtout l’importance de continuer à largement développer ces recherches pour mieux cerner les spécificités de la Région Sud. Celle-ci est particulièrement impactée par les bouleversements du climat, la hausse de températures ou la violence des précipitations menaçant de modifier profondément ses modes de vie. Il faut, par exemple, développer davantage de travaux sur l’impact de ces changements sur l’économie locale ou l’emploi et mieux comprendre la difficulté d’adaptation des politiques publiques locales, ou encore analyser les impacts croisés du vieillissement et du réchauffement sur la santé publique. Il faut savoir concilier la justice sociale et la participation citoyenne avec la conservation de l’agriculture, du tourisme et de l’habitabilité des villes. Les défis sont immenses et toutes les sciences ne seront pas de trop pour les affronter.
Sommaire du cahier