1.Repenser le transport des visiteurs tout au long de leur parcours

Compte tenu de la provenance des touristes (cf. §1.1), le transport décarboné est l’un des leviers les plus prometteurs pour réduire les émissions de GES et autres polluants atmosphériques, et engager la transition énergétique dans la région. Cette dernière possède une offre multimodale performante en matière d’infrastructures et de services de transport longue distance, qui, au regard de l’afflux touristique, doit faire face à de nombreux défis :

□ un réseau routier et autoroutier, de près de 50 000 km dense et maillé, confronté à une saturation des réseaux en période de pics touristiques ;

□ un réseau ferroviaire de plus de 1300 km, avec près de 200 gares (Photo 23), réparties sur l’ensemble du territoire régional, très fréquentées en juillet et août ;

□ 7 aéroports, dont 2 de dimension internationale (Nice Côte d’Azur et Marseille-Provence) qui sont les plus fréquentés en France après les aéroports parisiens ;

□ les ports de Marseille, Toulon et Nice, destinations de choix pour les touristes en provenance de Corse, du Maghreb, ou pour les croisiéristes…

organiser une offre multimodale la plus vertueuse possible : train, bus, covoiturage… Il est nécessaire d’avoir une offre fiable et robuste permettant de rejoindre la région ;

□ disposer d’infrastructures permettant de déployer cette offre, avec la création de voies dédiées (voies réservées aux transports collectifs, voies de covoiturage) et l’aménagement des aires de stationnement et de covoiturage ou encore l’organisation de pôles d’échanges multimodaux (PEM) permettant un accès simplifié à l’offre de transport ;

□ accompagner la population dans le choix de ses déplacements : réflexion à mener sur la pertinence d’une tarification indexée sur les émissions de GES et polluants. Il est aussi nécessaire de revoir le rapport au temps et donc à la vitesse de nos déplacements.

Chaque moyen de transport offre ses avantages en termes de commodité, de flexibilité et de possibilités de découverte de la région. Mettre en place les mesures énoncées, combinées à la sobriété énergétique, une sensibilisation continue et à la participation active des acteurs du tourisme, des autorités locales et des touristes eux-mêmes, peut contribuer à réduire l’empreinte carbone des transports sur le territoire. De nombreuses études sont réalisées par l’État et la Région Sud pour déterminer les potentialités de décarbonation et de limitation de nos déplacements. Divers appels à projets et appels à manifestation d’intérêts préparent le terrain en permettant aux différents territoires d’expérimenter des solutions décarbonées de transports (modes actifs, transports collectifs, véhicules électriques…).

Zoom 7. La question du transport lors d'un séjour au ski : l'exemple de Serre-Chevalier

Créé en 1941, le domaine skiable de Serre-Chevalier est le plus grand des Alpes du Sud avec plus de 250 km de pistes de ski alpin. La station haute-alpine doit aujourd’hui concilier la gestion de la forte fréquentation touristique et le déploiement d’actions en faveur de la transition écologique. La quantité et la qualité de l’enneigement et la désaisonnalisation des activités représentent de forts enjeux pour le devenir de la station, mais la question du transport, secteur fortement émetteur de GES lors d’un séjour au ski (cf. info +, §3.2), conduit les acteurs locaux à promouvoir des modes de déplacement bas carbone pour se rendre à la station, se déplacer autour du lieu de résidence, mais aussi rejoindre les pistes.
L’accès à la vallée est tout d’abord facilité par le train et le bus : liaisons directes depuis Paris (train de nuit) et Marseille, combinaisons train/bus depuis Grenoble et Lyon. Le réseau de transport, développé par l’ensemble des acteurs locaux et régionaux (Communauté de communes du Briançonnais, communes de la vallée, Région Sud…), propose aussi des mesures incitatives permettant aux habitants et aux touristes d’utiliser des modes de déplacements collectifs « propres », alternatives à l’utilisation du véhicule individuel :

□ des systèmes de transfert via des bus et navettes (navettes blanches du réseau régional ZOU par exemple) depuis les gares TGV d’Aix-en-Provence ou Oulx en Italie,
□ des liaisons express entre les remontées mécaniques du domaine et les hameaux de la vallée entre 6h30 et 23h00 avec, en complément, la mise à disposition dans plusieurs hameaux d’un service gratuit de « navettes villages » reliant les remontées mécaniques aux lieux fréquentés par les skieurs (résidences, espaces de loisirs…),
□ la mise en place depuis 2018 d’une navette hybride dans la vallée à destination des locaux et des vacanciers réduisant de 65 % des émissions de GES et de particules fines,
□ l’utilisation d’un biogazole (XTL37) dans le réseau de transport en commun Altigo (réseau de transport public local) qui est progressivement introduit depuis septembre 2023 afin de réduire les émissions de GES,
□ la mise en service dès 1989 de la télécabine du Prorel qui permet de relier la ville de Briançon, située à 1200 m d’altitude, aux pistes du domaine skiable.Hors mesures liées au transport, les actions menées en faveur de l’adaptation du domaine skiable aux différents enjeux de la transition écologique se concentrent sur la restauration des écosystèmes, la production d’énergie (énergies renouvelables, dont hydroélectricité), l’atteinte du zéro artificialisation nette d’ici 2025.

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