3.Le régime méditerranéen en phase avec les Objectifs de Développement Durable en région Provence-Alpes-Côte d’Azur ?

Les recommandations alimentaires et nutritionnelles sont des repères issus des connaissances scientifiques et médicales, à travers lesquelles l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les États conseillent les populations sur les meilleurs choix pour la santé. Des alimentations plus végétales, moins raffinées et plus riches en micronutriments sont recommandées pour nos pays. Depuis 2015, l’OMS, comme la France, ont commencé à aussi prendre en compte la dimension de la durabilité, en s’inspirant de la définition des alimentations durables par l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en 2010 et des Objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU pour 2030. Plusieurs de ces objectifs ont des rapports privilégiés avec les questions alimentaires (faim « zéro », bonne santé, consommation et production responsables…) ou environnementales (eau propre, énergie propre, changement climatique…).

Concrètement, les nouvelles recommandations alimentaires du Programme national nutrition santé (PNNS-4, 2019-2023) proposent une alimentation nettement plus végétale (Figure 11) : augmentation de tous les groupes végétaux (fruits et légumes, légumes secs, céréales peu raffinées, fruits secs, oléagineux, huiles) en privilégiant ceux issus de l’agriculture biologique, diminution des produits animaux (viandes rouges et charcuteries), les produits laitiers (en évitant les carences en nutriments), consommation limitée de sucre et sel…

Figure 11. Alimentation et santé : repères nutritionnels (source : PNNS-4, 2019-2023).

Ce type d’alimentation est recommandable pour atteindre les ODD de l’ONU, même si certains effets restent à documenter, car il augmente la qualité nutritionnelle de l’alimentation et ses effets bénéfiques sur la santé humaine, réduit notablement l’utilisation des ressources (terre agricole, eau douce, énergie) et diminue fortement les impacts négatifs du système alimentaire dominant (pesticides, pollutions, perte de biodiversité, émissions de GES…). Il permet aussi de nourrir plus de monde à moyens constants, à condition de rendre accessible en parallèle cette diète au plus grand nombre.

Est-ce applicable en région Provence-Alpes-Côte d’Azur ? Comme précédemment souligné, culturellement, notre identité alimentaire est méditerranéenne, à base fortement végétale, nutritive et savoureuse, et protectrice de la santé, des ressources et du climat. Les consommateurs se sont récemment éloignés de cette identité, mais, pour appliquer les recommandations nationales, elle présente de nombreux avantages : il est possible de la produire localement, les productions végétales étant le point fort de l’agriculture régionale (fruits, légumes, blé dur, pois chiches, fruits secs oléagineux, olives et huile d’olive) et de s’appuyer, au moins partiellement, sur la pêche locale (poissons). Les aliments d’origine animale sont produits en petites quantités (viandes, produits laitiers) dans notre région, ce qui va dans le sens des recommandations, mais ces productions pourraient augmenter pour mieux satisfaire les besoins de la population régionale. Un atout régional important est le niveau très élevé (32 %) de la surface agricole utile en production biologique.

En accord avec la FAO, l’OMS et les recommandations nationales, notre région a beaucoup d’atouts pour redévelopper une alimentation saine et durable, de type méditerranéen, bénéfique à la santé humaine et celle des écosystèmes, et qui renforcerait l’autonomie alimentaire.

Les consommateurs de la région se sont éloignés de l’alimentation méditerranéenne, mais son retour permettrait d’appliquer les recommandations nutritionnelles nationales.

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