Suite aux rapports successifs du GIEC, il a été prouvé et accepté, avec une forte probabilité, que les activités humaines modifient le climat. Ce constat, validé par la communauté internationale, a nourri la volonté, dès 1992 avec la signature de la Convention de Rio, de lutter contre le changement climatique. En 1997, le protocole de Kyoto est venu compléter la Convention, afin de pousser les États à agir selon leurs responsabilités nationales et leurs capacités. La Commission européenne a, dix ans plus tard, publié un livre vert (juin 2007) qui propose des actions communautaires pour favoriser le processus d’adaptation au changement climatique dans toute l’Europe. En particulier, The 2020 energy and climate package prévoyait de réduire de 20 % les émissions de GES, de porter à 20 % la part des énergies renouvelables dans la consommation énergétique européenne et de réaliser 20 % d’économies d’énergie (ensemble d’actes appelé « objectif européen des 3 fois 20 »). En 2014, une nouvelle proposition en faveur de la politique énergieclimat à l’horizon 2030 a été proposée.
En France, les programmes d’action publique se sont mis en place au cours des années 2000-2010. L’objectif est de partir d’objectifs globaux pour arriver à des actions de plus en plus locales qui ont des implications fortes sur
l’aménagement du territoire et l’urbanisme. Ce mouvement, de haut en bas, est observable dans l’élaboration des textes. La Mission interministérielle sur l’effet de serre (MIES) a élaboré en 2000 un Programme national de lutte contre le changement climatique (PNLCC). En 2005, la loi de Programmation et d’orientation de la politique énergétique (POPE) a fixé comme objectif la division par 4 des émissions de GES d’ici 2050. Les lois Grenelle, adoptées en 2009 et 2010, ont confirmé et renforcé cet objectif en engageant la France à réaliser l’objectif européen du « 3 fois 20 ». De plus, en 2004, un plan climat national a fixé un plan d’action et déterminé la mise en oeuvre des engagements pris dans le cadre du Protocole de Kyoto.
Le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC), démarré en juillet 2011, renforce progressivement l’objectif d’adaptation, qui était jusque-là moins développé que celui d’atténuation, et préconise une approche intégrée de l’adaptation aux autres politiques publiques : ainsi, l’adaptation aux effets du changement climatique devra être prise en compte dans les documents d’urbanisme, mais également dans les choix de financements publics, voire privés « afin d’exclure les projets mal adaptés ».