Le changement climatique (Zoom 2) est devenu une question scientifique au cours des années 1970, mais ses bases théoriques sont connues depuis longtemps. Le mécanisme du changement repose sur le rôle des gaz à effet de serre (GES) dans l’équilibre thermique de la Terre. En effet, le rayonnement électromagnétique du soleil, principalement dans les longueurs d’ondes visibles, fournit à la Terre de la chaleur. De leur côté, la Terre et l’atmosphère la restituent en réémettant vers l’espace un rayonnement infrarouge. Ce dernier est partiellement capté, diffusé ou absorbé par des gaz présents dans l’atmosphère, comme la vapeur d’eau, le dioxyde de carbone, le méthane… Ce phénomène qui limite la perte de chaleur à l’échelle globale est bénéfique puisqu’en l’absence totale de gaz à effet de serre, la température moyenne de l’air sur Terre serait proche de -18°C, au lieu des 15°C actuels, ce qui contraindrait très fortement les conditions de vie sur Terre.
ZOOM 2. Changements climatiques : de quoi parle-t-on ?
Les changements climatiques désignent une variation statistiquement significative de l’état moyen du climat ou de sa variabilité pendant de longues périodes (généralement, pendant des décennies ou plus). Les changements climatiques peuvent être dus à des processus internes naturels ou à des forçages externes ou à des changements anthropiques modifiant durablement la composition de l’atmosphère ou l’affectation des terres. On notera que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), dans son Article 1, définit « changements climatiques »
comme étant des « changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables ». La CCNUCC fait ainsi une distinction entre les « changements climatiques » qui peuvent être attribués aux activités humaines altérant la composition de l’atmosphère, et la « variabilité climatique » due à des causes naturelles.
Source : https://www.ipcc.ch/pdf/glossary/tar-ipcc-terms-fr...
Néanmoins, les émissions croissantes de gaz à effet de serre d’origines anthropiques, dépendant des modes de production et de consommation des sociétés, augmentent artificiellement et massivement leur concentration dans l’atmosphère, et rompent ainsi l’équilibre thermique sur Terre, même si des facteurs naturels peuvent aussi intervenir comme les fluctuations du climat mondial l’illustrent au cours de son histoire (Cf. partie 2). Cette rupture se traduit par un réchauffement global qui a une incidence à l’échelle régionale et locale. Le climat est un système complexe dans lequel les interactions sont multiples et permanentes. Perturber le système climatique provoque des réactions en chaine.
La hausse des températures de l’air qui en résulte n’est pas répartie de manière égale sur Terre, du fait de la répartition dissymétrique des continents et des océans, du contraste de températures entre les pôles et l’équateur et des échanges associés, de la fonte des calottes glaciaires et de la banquise… Les impacts du changement climatique seront particulièrement forts dans les régions polaires et subpolaires. Les régions chaudes (régions semi-arides, par exemple) actuelles seront également touchées, mais l’augmentation des températures sera moins importante. Cette plus faible amplitude aura toutefois des conséquences sévères sur ces territoires souvent vulnérables.
Dans ce contexte, les régions nord-méditerranéennes sont particulièrement exposées. Situées au sud de la zone tempérée, elles risquent de glisser vers un régime sud-méditerranéen, plus chaud et plus sec, surtout l’été, avec une augmentation des températures conjuguée à une augmentation de la durée des périodes de sécheresse.
Les principaux impacts seraient :
A plus long terme, une élévation de la température de la mer Méditerranée aurait pour principale conséquence une augmentation de l’évaporation potentielle, l’une des conditions atmosphériques favorables à la genèse d’événements pluvieux extrêmes qui représentent un risque majeur dans la région. La fréquence de ces événements durant les cinquante dernières années n’a toutefois pas augmenté de manière sensible, contrairement à la vulnérabilité des territoires.
Les impacts du changement climatique en région PACA sur l’agriculture, la forêt, la ressource en eau, le littoral, la montagne… sont décrits dans la première publication du Groupe régional d’experts sur le climat en Provence-Alpes-Côte d’Azur (GRECPACA) et seront approfondis dans les cahiers thématiques dédiés.
Sommaire du cahier