Retour sur journée "forêt face au changement climatique"
La journée « Forêt méditerranéenne face au changement climatique » s’est déroulée le 15 octobre 2018 à Roquefort-la-Bédoule (centre culturel André Malraux). Cet événement, soutenu financièrement par le Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, était organisé par AIR Climat et son GREC-SUD, en partenariat avec l’Inra d'Avignon, l’Irstea unité RECOVER et l’IMBE.
Nous remercions tous nos partenaires scientifiques et financiers pour leur soutien dans l'organisation et le déroulement de cette journée. Nous remercions également la mairie de Roquefort-la-Bédoule pour son accueil et son soutien logistique, et l'équipe des Petits Débrouillards pour sa capacité d'adaptation, ses animations et ateliers destinés aux collégiens.
Et enfin, merci aux nombreux participants !
Une journée contrariée par le mauvais temps, mais riche en échanges
La journée initialement prévue (conférences le matin et visite de la station expérimentale de la Forêt de Font-Blanche l'après-midi) a malheureusement été contrariée par le mauvais temps. Ainsi, professionnels et élèves du collège des Gorguettes (Cassis) ont passé la journée au centre culturel André Malraux. Malgré la météo, tout a été mis en œuvre pour accueillir les publics dans de bonnes conditions.
Exposés, table ronde et échanges avec le public
Après les mots d'accueil de Jérôme Orgeas, maire de Roquefort-la-Bédoule, et ceux de Bruno Genzana, vice-président du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, conférences et échanges se sont succédé. Merci à tous les intervenants.
Comment concilier économie forestière, services écosystémiques forestiers et risque incendie à l’avenir ?
Les exposés du matin ont été suivis par une table ronde sur le thème suivant : « Comment concilier économie forestière, services écosystémiques forestiers et risque incendie à l’avenir ? ». Cette table ronde était animée par Philippe Rossello (GeographR, GREC-SUD), avec la présence de Thomas Curt (Irstea), Thierry Tatoni (IMBE), Haïmad Baudriller-Cacaud (CNPF, CRPF) et Hendrik Davi (Inra).
Thomas Curt (Irstea) : « La forêt est morcelée et dominée par la propriété privée. Cela rend la gestion du risque incendie plus difficile. (...) Dans les landes, la gestion forestière paie la gestion du risque incendie. (...) Une solution : favoriser des forêts mélangées qui seront plus résistantes après le passage du feu et plus résilientes après l’incendie. »
Hendrik Davi (Inra) : « La gestion forestière est essentielle pour limiter les incendies de forêts et accroître la résilience des peuplements face à la répétition des sécheresses et l’augmentation drastique de la température de l'air. (...) La notion de « services écosystémiques » est apparue à la fin des années 80 : quels services rendent la forêt à l’homme (vision anthropocentrique). Il faut quantifier économiquement les services que rendent les écosystèmes. Exemple du Mont Ventoux : il est possible de quantifier économiquement le stockage de carbone en lien avec le prix du carbone ; évaluer la valeur du territoire vis-à-vis d’autres activités (tourisme, chasse, champignons, production de bois d’industrie, bois d’œuvre, bois de chauffage...) ; apprécier le rôle de la couverture forestière contre l’érosion des sols... Il est nécessaire de mettre les acteurs autour de la table, trouver des compromis en termes de gestion pour identifier les meilleurs usages de la forêt pour rendre ces multiples services ».
Thierry Tatoni (IMBE) : « Je suis inquiet dès que l'on parle de gestion. Il faut promouvoir les solutions basées sur la nature pour l’adaptation des forêts par rapport au changement climatique et préserver au maximum l’intégrité fonctionnelle des forêts. (...) Ce n’est pas de la contemplation, mais de l’humilité qu'il nous faut, afin de réintégrer les processus naturels dans les mesures de gestion ».
Haïmad Baudriller-Cacaud (CNPF) : « Gérer une forêt n’est pas contradictoire avec préserver la biodiversité. Il existe une bonne façon de gérer les forêts en valorisant notamment les services écosystémiques. (...) Si des entreprises privées veulent investir dans la forêt méditerranéenne, tant mieux, si cela peut aider à la gestion" ».
La journée des collégiens animée par les petits débrouillards
Les élèves du Collèges des Gorguettes (Cassis) ont pu, grâce aux ateliers animés par les petits débrouillards, découvrir et expérimenter plusieurs thèmes liés à la forêt méditerranéenne : la biodiversité, les incendies et CO2. Ensuite, durant la pause déjeuner, ils ont interviewé chercheurs, gestionnaires, acteurs du territoires présents à la journée . Ils ont fini leur journée en posant des questions à Bernard Seguin ex-chercheur INRA et coprésident du Grec-Sud, Michel Vennetier chercheur à l'IRSTEA, et Antoine Nicault dendrochronologue et coordinateur du Grec-Sud.
Merci aux petits débrouillards pour leurs animations, et au enfants pour leur intérêt et leur sérieux.