La région Provence-Alpes-Côte d’Azur se caractérise par une forte croissance urbaine et démographique, en particulier sur le littoral (phénomène de littoralisation). Les principaux axes de transport, orientés ouest-est, situés sur une frange littorale large d’à peine quelques kilomètres, renforcent cette tendance. Les préoccupations liées au changement climatique, aux variations du climat et à la multiplication des évènements extrêmes concernent directement l’espace urbain qui concentre les principaux enjeux en matière d’atténuation et d’adaptation.

Nous disposons aujourd’hui d’une bonne compréhension des paramètres qui conditionnent le climat en milieu urbain (îlot de chaleur urbain, par exemple), mais nous manquons de mesures notamment à l’échelle locale. Les expériences présentées dans ce cahier thématique restent relativement isolées. Il est nécessaire de développer les mesures intra-urbaines pour comprendre la dynamique du climat en fonction de la structure urbaine. L’objectif est de trouver des solutions en matière de construction et d’urbanisme qui permettent d’atténuer les effets du changement climatique et de favoriser une meilleure qualité environnementale en ville.

En Provence-Alpes-Côte d’Azur, les secteurs de l’industrie et des transports sont les principaux contributeurs aux émissions de gaz à effet de serre. Ces contributions sont néanmoins très localisées dans les aires urbaines et dans les couloirs de transports (couloir rhodanien et littoral). L’utilisation des énergies fossiles (dont le charbon) reste encore majoritaire, malgré le potentiel régional des énergies renouvelables. La concentration des transports industriels ou domestiques sur quelques zones focales a aussi un caractère aggravant. Il est alors important de mettre l’accent sur la mixité fonctionnelle des villes, de privilégier les transports doux et de consommer des produits issus des filières courtes. L’ensemble de ces pratiques limite ainsi la génération de déchets et réduit l’empreinte carbone.

Photo 18. La biodiversité doit se frayer un chemin dans les centres urbains historiques (illustration)

En PACA, l’accentuation des évènements extrêmes en lien avec le changement climatique pourrait favoriser les inondations torrentielles, les phénomènes de submersion causés par l’élévation du niveau de la mer, les glissements de terrain, les canicules… Les impacts sont aussi mesurables, mais moins maîtrisés, dans le domaine de la santé. La biodiversité se dégrade, même si nous ne connaissons pas encore les conséquences, en particulier pour les espèces qui prolifèrent. La concentration de la population sur la bande littorale multiplie également les facteurs de risque et peut accentuer les inégalités spatiales et sociales.

L’enjeu urbain face au changement climatique génère une série de questionnements et de débats (densification des espaces urbains, usage de la végétalisation, fragmentation, mixité, etc.) qui ne sont pas encore aboutis. La place de la nature en ville est également au coeur du débat : maîtrise de la biodiversité, infrastructures vertes ou bleues, gestion du végétal, etc. Les bienfaits du végétal en ville sont mieux identifiés. Il commence à être utilisé dans la construction de nouveaux ensembles (les écoquartiers par exemple) ou de nouveaux bâtiments. Le but est de maîtriser notamment les îlots de chaleur. La reconversion des centres anciens et la construction d’un modèle urbain tendant vers une « transition urbaine durable » s’imposent.

De nombreux organismes régionaux et laboratoires de recherche participent à cette réflexion générale dans le cadre d’un dispositif législatif très complet et complexe. Ces collaborations entre chercheurs et collectivités doivent permettre de trouver rapidement des solutions viables pour l’atténuation et l’adaptation dans notre région.

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